Adapter l’accueil hospitalier à tous les âges de l’enfance : exemple de l’Hôpital des Enfants de Lausanne (et d’autres) (6/6)

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L’architecture thérapeutique favorise le bien-être et le rétablissement des usagers d’un lieu de soins. De même, l’architecture et l’aménagement d’un espace influencent le développement, l’éveil et la guérison des enfants.

C’est pourquoi les hôpitaux et services pédiatriques doivent comprendre comment adapter l’architecture aux enfants. Bien sûr, cela nécessite de se mettre à la place des enfants et de comprendre leurs besoins. 

La première différence entre les enfants et les adultes qui vient à l’esprit est la taille, mais pas seulement. En effet, les enfants ont davantage besoin de bouger, de se défouler, de courir, de sauter, d’expérimenter, de développer leur autonomie, leurs capacités sociales et communicatives. D’un autre côté, il faut parfois leur ménager des temps calmes et de repos. 

À travers cet article, nous étudierons le cas du nouvel Hôpital des Enfants de Lausanne pour mettre en avant les caractéristiques essentielles d’un lieu de soins destiné à l’accueil des enfants et des adolescents. Nous en profiterons également pour présenter d’autres exemples d’hôpitaux pédiatriques qui ont appliqué avec succès les principes fondementaux de l’architecture thérapeutique.

Réunir les disciplines pédiatriques dans un lieu unique 

Le projet de l’Hôpital des Enfants a été voté par le Grand Conseil en 2013, mais les travaux n’ont commencé qu’en 2019. L’ouverture est prévue en 2024. Le but de ce nouvel hôpital est de désengorger l’hôpital général de Bugnon (BH – bâtiment hospitalier) des spécialités pédiatriques et d’offrir un espace de soins adapté aux enfants, aux adolescents et aux familles.

Prise en charge de tous les âges de l’enfance 

L’Hôpital des Enfants se destine à l’enfance en général, de la naissance à l’adolescence. Il prendra en charge des patients entre 0 et 18 ans.

Un unique bâtiment pour 7 pôles pédiatriques 

Avant ce projet, les spécialités pédiatriques se répartissaient entre l’Hôpital de l’enfance de Montétan et le CHUV – cité hospitalière du Bugnon.

Ce nouveau bâtiment se destine à rassembler toutes les disciplines pédiatriques en un lieu unique pour améliorer et faciliter la prise en charge des jeunes patients et l’organisation de la médecine pédiatrique.

On trouvera, au sein du même périmètre, l’ensemble de l’expertise médico-chirurgicale pédiatrique, à savoir : 

• les consultations généralistes et spécialisées,
• les unités de soins,
• des services de radiologie, d’hématologie-oncologie, de physiothérapie et d’ergothérapie…,
• les urgences pédiatriques,
• un bloc opératoire,
• les hospitalisations,
• un hôpital de jour de médecine et de chirurgie,
• un lieu de recueillement,
• mais aussi un service d’aide aux familles et un pôle “femme-mère-enfant”.

Seuls les soins intensifs de pédiatrie, les opérations très lourdes et la radiologie spécialisée seront maintenus dans le BH (bâtiment hospitalier) de Bugnon.

La réunion des différentes disciplines pédiatriques dans un seul et même espace permet de créer de nouvelles collaborations et synergies et de désengorger le Bâtiment Hospitalier de Bugnon en libérant 5 000 m2 à son niveau 11.

Le Challenge : créer un lieu de vie propice au bien-être et au développement de l’enfant et des familles

Afin d’accompagner les enfants dans leur guérison et leur développement, l’Hôpital des Enfants fournit un environnement spécifique et adapté à leurs besoins et à ceux de leur famille. Ses locaux doivent s’adapter à l’évolution éventuelle de ses missions et de ses activités.

Proposer une prise en charge adaptée et de qualité

En gage de qualité, l’Hôpital des Enfants respecte la Charte Européenne de l’Enfant Hospitalisé, dont les grandes lignes rappellent les droits des enfants hospitalisés en matière d’information sur les soins qui leur sont prodigués, de présence parentale…

Mais cet hôpital va encore plus loin pour que les patients y soient pris en charge dans les meilleures conditions grâce à des soins multidisciplinaires adaptés à chacun.

S’adapter à chaque enfant, à leur développement et à leur rythme

Le bâtiment propose un environnement plus fonctionnel et plus accueillant pour les usagers (enfants et adolescents) et leur famille.

Entre 0 et 18 ans, les besoins d’un enfant évoluent considérablement. Le principal challenge de l’Hôpital des Enfants est de pouvoir soigner, accueillir et accompagner les jeunes patients quel que soit leur âge.

Soigner un enfant ou un adolescent nécessite des approches différentes de celles utilisées pour soigner un adulte, car les “enfants ne sont pas de petits adultes”. Les lieux de soins peuvent être effrayants et stressants, particulièrement pour de jeunes patients, qui doivent être rassurés. Pour ne pas les perturber, il est important d’adopter une approche globale et de leur offrir un environnement dans lequel ils se sentent bien, où ils peuvent :

• s’épanouir,
• s’amuser, jouer,
• s’éveiller,
• s’instruire,
• trouver leurs marques
• et un soutien psychologique. 

Avant l’âge de 18 ans, l’organisme, les organes, les fonctions corporelles, mais aussi les capacités émotionnelles, sociales, cognitives et motrices sont en développement. C’est pourquoi l’Hôpital des Enfants prévoit notamment un espace éducatif pour les plus jeunes, un espace dédié aux adolescents et une salle de classe.

L’autre challenge est de faire de la place à la famille, car un enfant n’a pas le même besoin d’entourage qu’un adulte, dû à son niveau d’autonomie et de dépendance. Il faut donc associer et accueillir la famille : parents, fratrie, grands-parents… et adapter l’architecture à cet accueil.

Offrir une grande place aux parents

Adapter l’accueil hospitalier aux enfants repose notamment sur l’implication des parents. L’Hôpital des Enfants envisage, à ce sujet, de faire des parents des partenaires de la guérison de leurs enfants.

Pour ce faire, les parents doivent être en mesure de comprendre les enjeux médicaux. Ils doivent être acteurs, apprendre à faire le suivi et à participer aux traitements.

Conscient de cette nécessité, l’Hôpital des Enfants prévoit des espaces pour accueillir les familles et les proches des patients au sein de ses locaux. Tout d’abord, les chambres d’hospitalisation peuvent recevoir les parents pour la nuit. Ensuite, des espaces de rencontre, de détente, de sociabilisation et de jeux sont prévus pour maintenir le lien familial. Au total, 20 % d’espaces supplémentaires s’ajoutent pour accueillir décemment les familles.

On retrouve des espaces destinés aux familles partout au sein de l’hôpital : 

• À chaque étage, dans les unités de soins, un espace famille est prévu pour se ressourcer et échanger en dehors de la chambre.
• Dans les unités de soins longs séjours, des espaces permettent aux enfants de passer des moments récréatifs et éducatifs en famille.
• La cafétéria est aussi propice aux retrouvailles et aux échanges grâce à sa grande surface et à ses 80 places assises.
• Un point de vente avec des magazines, des journaux et des petits jouets amènera davantage de vie au centre hospitalier.
• Un espace naturel de terrasse arborée de 800 m2 dans un environnement de plus de 3000 m2 offre un lieu propice pour profiter d’un extérieur en famille. . 

Autre exemple, l’hôpital des enfants de Genève, œuvre de l’architecte Albert Cingria de 1957, sera rénové en 2025 par le bureau Architecturestudio et ouvrira ses portes en 2031. Ce projet de rénovation attribue une place prépondérante aux familles grâce à des espaces dédiés et respectueux de leur intimité. Les chambres individuelles avec salle de bain intégrée prévoient également un espace de nuit et de jour pour les parents. L’hôpital possédera aussi des espaces réservés aux accompagnants avec un séjour, une cuisine, des salles de bain et des chambres supplémentaires pour les parents qui viennent de loin et ne peuvent pas rentrer chez eux chaque jour.

Accompagner l’enfant vers une autonomie dans les soins

Si les parents doivent accompagner les enfants dans leur guérison, il faut également autonomiser au maximum les jeunes patients face à leur pathologie, notamment en cas de maladie chronique.

Les adolescents sont en âge de se responsabiliser. Il faut les éduquer à ce sujet et leur faire confiance. Durant cette transition, les parents doivent se désengager petit à petit, ce qui peut être une épreuve pour ces derniers.

 

L’hôpital a pour rôle d’accompagner les patients et leur famille dans cette passation de responsabilités.

Gérer l’angoisse et la douleur 

De manière générale, les hôpitaux et médecins peuvent être anxiogènes pour les adultes comme pour les enfants. 

Néanmoins, chez les enfants, les soins et les hospitalisations peuvent s’avérer encore plus stressants. De plus, les jeunes patients ne gèrent pas de la même façon le stress et la douleur. 

L’hôpital doit donc les accompagner dans cette gestion du stress et de la douleur.

Aménager et équiper le bâtiment pour répondre aux besoins individuels des usagers

Une situation stratégique pour un accès facilité

Tous les hôpitaux devraient être accessibles à tous les types de publics que ce soit financièrement, physiquement et géographiquement. Il est primordial de faciliter l’accès au centre hospitalier depuis les centres villes et communes alentour.

Grâce à sa situation privilégiée, au cœur de la cité hospitalière, l’Hôpital des Enfants facilite les synergies avec :

• la Cité hospitalière du Bugnon, son plateau technique, son Service des urgences,
• la Maternité,
• le Service de néonatologie 
• et l’Hôpital Nestlé.

Construit entre l’esplanade d’entrée du Bâtiment hospitalier principal et la Maternité, au-dessus de la station de métro, l’Hôpital des Enfants offre une accessibilité facilitée aux usagers et aux visiteurs. Il se trouve à proximité des transports en commun et dispose d’un grand parking.

Configurer les espaces de manière à faciliter l’accueil et les flux

Dans tous les hôpitaux, il convient de faciliter l’accueil et les flux des usagers et des professionnels. Les zones d’accueil et d’admission ne doivent pas rester engorgées trop longtemps. Ainsi, l’orientation vers les zones de consultations et de soins doit être claire, intuitive, rapide et non anxiogène.

Aussi, pour optimiser la superficie, il est possible de mutualiser les espaces et les équipements si le bâtiment est bien agencé.

La configuration de l’hôpital et l’articulation des différents espaces de l’Hôpital des Enfants a pour but de faciliter la mutualisation des ressources, les flux et les synergies.

Mutualiser les ressources et les synergies permet d’économiser les moyens et ressources, ce qui n’est pas négligeable dans le contexte économique actuel. Par exemple, en France, certains CHU et autres établissements de santé mutualisent les programmes d’éducation thérapeutique (ETP), à la base dispatchés dans plusieurs services, au sein d’une unique plateforme. Cela leur permet de partager les moyens humains (effectifs, personnel, compétences, formation, coordination, secrétariat, intervenants…), matériels (locaux, accueil, dossiers, matériel éducatif et thérapeutique…) et financiers.

La bonne gestion des flux (tactique, stratégique et opérationnelle) est également primordiale au sein des centres de soins. Elle permet notamment :

• d’économiser les allées et venues,

• de sécuriser les mouvements et déplacements (matériels, patients, professionnels),

• de désengorger les services d’urgences et d’admissions…

En effet, lorsqu’un établissement rencontre des problèmes de gestion des flux, cela se cristallise avant tout au niveau des services d’urgences et des admissions. Avec la complexification des prises en charge médicales, la réduction des durées de séjour et la multiplication des acteurs, gérer les flux devient un réel enjeu pour les hôpitaux qui doivent repenser le management des flux en se basant davantage sur le parcours patient.

C’est pourquoi il importe de bien penser l’agencement des espaces avant la construction d’un hôpital afin de faciliter le travail des professionnels et de créer un lieu plus performant et agréable pour les usagers.

Unités d’hospitalisation

Les unités de soins pour les courts et longs séjours de l’Hôpital des Enfants respectent la même organisation avec :

• une large capacité de lits,
• des unités autonomes qui s’organisent autour d’un noyau avec desk infirmier, salle de soins et autres locaux de support aux soins (pharmacie, local propre, vidoir, matériel…). 

Chaque étage d’hospitalisation possède des bureaux pour les professionnels et une salle de colloques le long de la façade Est. 

Ces étages offrent également un accès à un patio au niveau 4 pour que les jeunes patients et leur famille bénéficient d’un espace de vie extérieur sécurisé. 

Physiothérapie et ergothérapie

Dans l’unité physiothérapie et ergothérapie, les deux entités : hospitalisation et ambulatoire communiquent entre elles.

Pour faciliter les flux, les salles de traitement sont accolées à l’unité d’hospitalisation et à un vestiaire avec cabines pour que les patients puissent facilement se changer. 

Un grand local permet de stocker les équipements nécessaires pour toutes les salles. Des espaces sont mutualisés entre la physiothérapie et l’ergothérapie, car ils répondent aux besoins des différents professionnels. 

Enfin, une terrasse extérieure aménagée se trouve au même niveau que l’unité pour permettre des traitements à l’extérieur.

Urgences

Les urgences bénéficient de leur propre entrée depuis l’Avenue Pierre-Decker avec deux accès : l’un pour le patient « debout », l’autre pour le patient « couché » arrivant en ambulance pour une répartition et un cheminement bien organisés.

Le “secteur de déchocage” pour la prise en charge des situations les plus graves dans le service des urgences (arrêts cardiaques, infarctus, traumatismes graves) est accolé au garage des ambulances et possède deux places et un box d’isolement afin de réaliser les premiers soins les plus urgents.

Pour les patients “debout”, deux boxes semi-ouverts permettent aux infirmiers de déterminer le niveau d’urgence et de répartir les patients en fonction de leur état de santé entre deux zones d’attente et d’examens différentes :

• urgence
• et non urgence. 

Au total, 17 boxes de consultation se trouvent au sein des urgences, mais aussi deux salles de soins, une salle de plâtre et un espace de radiologie. Ainsi, en cas de problèmes orthopédiques, les patients peuvent directement être traités sur place sans avoir à se déplacer.

Admission et accueil

En toute logique, on accède directement à l’accueil et aux admissions depuis l’entrée principale.

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Le desk d’accueil possède une zone d’attente et plusieurs boxes d’admission. Dès les démarches d’admission réglées, le patient est transféré dans le service approprié qui possède sa propre zone d’attente pour désengorger le service des admissions.

Tous les services d’accueil secondaires se trouvent à proximité de l’accueil principal pour faciliter le parcours du patient. Aussi, l’orientation y est instinctive grâce l’agencement des axes principaux vers les axes secondaires.

Soins intermédiaires

La configuration des locaux des soins intermédiaires s’appuie sur les directives de la Société Suisse de la Médecine Intensive et répond à leurs critères.

L’unité se compose d’un total de 13 chambres, dont quatre possèdent un sas qui permet d’isoler les patients contagieux ou immunodéprimés.

Une autre particularité du service est la position centrale des desks afin d’assurer une vision panoramique sur l’ensemble des chambres et des soignants.

Hématologie-oncologie pédiatrique

Grâce à une porte d’entrée sécurisée, l’accès à l’Unité d’hématologie-oncologie pédiatrique est contrôlé pour gérer les flux et protéger les patients des risques infectieux. Certaines chambres sont munies d’un sas avec système de ventilation à pression positive afin d’isoler les patients immunodéprimés.

Radiologie

Le service radiologie possède :

• 2 salles de radio conventionnelles,
• un local pour réaliser une IRM
• et 3 salles d’échographie.

Pour assurer la permanence 24h/24 aux urgences, le service possède aussi une salle de radiologie avec scopie mobile.

En plus de permettre les examens et diagnostics lors des consultations des enfants, la connexion directe avec la Maternité facilite l’accueil des patientes de gynécologie-obstétrique et des nouveau-nés.

Pôles de consultations spécialisées

3 pôles de consultation, regroupés par spécialité, centralisent les activités ambulatoires de l’Hôpital des Enfants. Cette organisation favorise les synergies, la mutualisation des locaux et des ressources. 

Les pôles de consultation se répartissent entre le rez-de-chaussée et le premier étage. Ils sont faciles d’accès depuis l’accueil de l’hôpital. Dans chaque pôle se trouve un desk pour accueillir les patients et offrir une vue panoramique sur la salle d’attente. 

Au total, les pôles de consultation se composent de :

• 42 boxes de consultation,
• 4 salles d’éducation thérapeutique,
• 2 boxes de dentiste,
• 7 salles de soins
• et une salle de plâtres.

Bloc opératoire

Le bloc opératoire respecte le principe fondamental de « la marche en avant », soit du moins propre au plus stérile. Il se compose de six salles d’opération polyvalentes autour de la zone de préparation stérile et d’une salle d’induction avant chacune d’entre elles. Ainsi, les parents peuvent accompagner leur enfant jusqu’à l’entrée en salle d’opération. 

Afin d’assurer une bonne surveillance de tous les lits, le desk infirmier se dresse au centre de la salle de réveil qui peut accueillir jusqu’à 12 patients.

Certaines opérations, selon la lourdeur et la technicité, s’effectuent encore au BH (niveaux 5 et 7). C’est pourquoi il est primordial de faciliter les connexions entre les niveaux -3 et -1 de l’Hôpital des Enfants et les niveaux 5 et 7 du BH grâce à un système de tunnels. 

Bureaux

Chaque secteur possède ses propres bureaux pour assurer la proximité des professionnels de leurs activités et faciliter leur travail.

Recueillement

Au niveau 1, se trouvent une petite chambre mortuaire et un espace de recueillement attenant. Pour garantir le calme nécessaire, ces salles se trouvent hors du flux principal, dans une zone en retrait. 

La proximité des ascenseurs de logistique permet un transport discret des défunts depuis les urgences, unités d’hospitalisation et bloc opératoire.

L’architecture thérapeutique pour améliorer l’accueil des enfants et des familles

Retrouvez ici notre article sur les composantes essentielles d’une architecture thérapeutique.

Une approche user centric

Pour adapter véritablement l’accueil hospitalier aux enfants, il est impératif de les impliquer dans la définition du projet. En effet, les enfants sont les plus à même de définir exactement leurs attentes et leurs besoins. Ils devraient être une source d’inspiration pour tous les projets architecturaux visant à les accueillir :

• hôpitaux et centres de soins pour enfants,
• crèches,
• écoles primaires, collèges, lycées… 

Plusieurs enquêtes collaboratives ont été menées notamment auprès d’enfants en 2014, avec les Ateliers Pousses Urbaines et auprès d’élèves vaudois et genevois entre 2017 et 2020 avec les ateliers Graines d’entrepreneurs. Grâce à ces échanges et collaborations, l’Hôpital des Enfants répondra réellement aux besoins de ses patients et favorisera leur épanouissement global.

Lors des ateliers Graines d’Entrepreneurs, des élèves d’entre 10 et 18 ans ont proposé des solutions pour créer un environnement favorable au bien-être et à la guérison des jeunes patients.

En 2018, les 4 projets lauréats consistaient à mettre en place : 

• un pack de bienvenue pour les enfants hospitalisés avec des goodies, des jeux et des informations pratiques,
• un réseau social interne à l’hôpital pour que les patients puissent se rencontrer et échanger,
• l’aménagement de zones d’activités au sein de la salle d’attente des Urgences,
• des projecteurs dans les chambres des patients pour les distraire et leur permettre de s’évader.

Les projets sélectionnés en 2019 proposent : 

• de mettre en place un aquarium interactif dans la salle d’attente des urgences et les étages d’hospitalisation et un enclos extérieur pour que les patients puissent accueillir leur animal de compagnie
• d’améliorer l’accueil et le bien-être des patients grâce à la présence d’un concierge,
• d’aménager les espaces extérieurs et la terrasse de l’hôpital avec des zones de jeux, de détente et de spectacle, mais aussi un potager,
• de proposer une thérapie autour de l’accueil d’animaux adaptés aux contraintes du milieu hospitalier.

L’Hôpital des Enfants de Lausanne envisage d’intégrer ces projets, en tout ou partie, en fonction de la budgétisation et de la faisabilité. C’est pourquoi la Fondation Planètes Enfants Malades se charge de trouver des donateurs et des sponsors pour le financement des projets lauréats.

Des espaces personnels spacieux pour se sentir “comme à la maison”

Afin d’assurer le bien-être des patients et l’accueil de leur famille, les espaces doivent être personnalisés et spacieux.

Ainsi, dans les unités de soins de l’Hôpital des Enfants de Lausanne, chaque chambre possède

• son propre WC,
• sa douche,
• une armoire pour que les patients puissent ranger leurs affaires personnelles,
• et une banquette-lit pour accueillir un parent pour la nuit.

Les soins douloureux ne s’opèrent jamais en chambre, mais dans les salles de soins. En effet, les chambres doivent demeurer des espaces d’accueil, de repos et de réconfort pour les enfants et la famille.

En ce qui concerne les unités de soins longs séjours, elles entretiennent le sentiment de personnalisation afin que les jeunes patients se sentent bien, “comme à la maison” grâce à une atmosphère qui estompe l’environnement hospitalier.

L’importance de la lumière

Dans le cadre d’une architecture thérapeutique, la lumière joue également un rôle essentiel. Pour créer des espaces source de bien-être et confortables, il faut maintenir l’équilibre entre lumière naturelle et artificielle. 

Toutes les chambres des soins intermédiaires de l’Hôpital des Enfants sont donc baignées de lumière naturelle grâce à la façade ouverte et aux puits de lumière.

Bien que situé au niveau -1, le secteur du bloc opératoire bénéficie aussi de la lumière naturelle en façade. 

Idem dans le hall d’accueil, les visiteurs pénètrent dans un espace généreux et lumineux avec une façade ouverte sur l’extérieur et un patio aménagé.

Un accès à la nature

Autre axe de réflexion de l’architecture thérapeutique, l’accès à la nature favorise la guérison.

Ainsi, l’Hôpital des Enfants est ouvert sur une vaste terrasse protégée et des espaces verts.

Le parc s’organise autour de patios. Il propose des zones de jeux et de repos, mais aussi les équipements nécessaires pour les activités extérieures de physiothérapie et d’ergothérapie.

En plus de favoriser le lien avec la nature, la terrasse offre un lieu de vie et de sociabilisation où les patients, les familles et les collaborateurs peuvent se retrouver.

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Des lieux de vie et de sociabilisation

Les hôpitaux ne doivent pas seulement être des lieux de soins vus comme des mouroirs ou des lieux de fin de vie. Au contraire, ces espaces de guérison doivent être conçus et perçus comme des lieux de vie et de sociabilisation. En effet, le moral joue un rôle très important sur le processus de guérison. Or, l’architecture influence notre perception et notre bien-être mental.

Afin de faire de l’Hôpital des Enfants un lieu de vie, des espaces communs sont aménagés à tous les étages.

Par exemple, les deux niveaux d’hospitalisation disposent d’espaces éducatifs pour favoriser les temps en famille grâce à la pratique d’activités éducatives, sociales et récréatives.

Au niveau 3, des espaces encouragent également le sentiment de “vie normale” tels que :

• celui dédié aux adolescents,
• l’école,
• la terrasse,
• la cafétéria
• et le kiosque de vente (journaux, magazines, jouets).

La cafétéria offre une capacité de 80 places assises et des mets chauds (petite restauration) pour les familles et les proches.

L’art et la distraction

Un autre point crucial de l’environnement thérapeutique réside dans l’art et la distraction. En effet, introduire l’art au sein des établissements de santé contribue à :

• améliorer la sensation de bien-être et de distraction,
• stimuler les sens et l’imagination. 

Pour cela, l’Hôpital des Enfants propose des interventions artistiques. Par exemple, les artistes bâloises Claudia & Julia Müller et la plasticienne Camille Scherrer, lauréates du concours organisé en novembre 2018, créent des œuvres originales et enfantines pour égayer les différents espaces.

Claudia & Julia Müller ont installé 14 ballons en acier chromé sur le parvis de l’Hôpital des Enfants, visibles de tous ceux qui pénètrent dans les lieux par l’entrée principale. La réflexion de la lumière et de l’environnement sur la surface des ballons illustrent “l’universalité des sentiments humains, le rêve et l’émerveillement”.

À l’entrée des urgences, siège l’œuvre JOY de Camille Scherrer. Cette dernière est pensée comme un jeu d’enfants, une boîte de plots avec des formes géométriques gaies et intemporelles.

Comme le résume si bien Nathalie Genton, Infirmière Cheffe d’Unité de Soins au CHUV : “pour qu’un enfant puisse se rétablir, il faut que psychologiquement il soit bien”… 

Dans d’autres hôpitaux, il existe également des initiatives artistiques et de distraction intéressantes avec, par exemple, l’accueil de spectacles destinés aux enfants. 

Créée en 1993 sur l’initiative des frères Poulie (André et Jan) en mémoire de leur mère, la Fondation Théodora propose des moments de détente, d’évasion et de rire aux enfants hospitalisés. Elle a fêté début septembre ses 30 ans d’existence.

Hospitalisé à un jeune âge, suite à un accident, André se rappelle de la joie que lui procuraient les visites régulières de sa mère. Cette expérience personnelle, ainsi que le travail de l’Américain Michael Christensen, donnèrent l’idée aux deux frères d’introduire la joie et les rires dans le quotidien des enfants hospitalisés ou en institution. Durant 34 ans, cet artiste de rue et de cirque a rendu visite aux enfants hospitalisés dans ses habits de « Dr.Stubs ».

30 ans après, on compte 2 millions de visites auprès des enfants, 59 établissements, 32 hôpitaux et 27 institutions spécialisées, dans toute la Suisse, visités chaque semaine par les artistes de la Fondation.

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“Dessine-moi un mouton…”

À l’image du Petit Prince de Saint-Exupéry, quand il demande au renard de lui “dessiner un mouton”, l’enfant a besoin qu’on lui raconte des histoires et le fasse rêver.

Pour faire sens, l’architecture doit raconter une histoire, suivre une narration. C’est ce qu’explique Nathalie Dziobek-Bepler, directrice du bureau d’architecture et de design berlinois Baukind, dans “L’imagination des enfants ne connaît pas de frontières”.

Quand, avec son cabinet, elle travaille sur un projet d’architecture destinée aux enfants, elle se base sur le lieu, les clients, le concept pédagogique pour écrire une nouvelle histoire. L’idée n’est pas de changer de thème dans chaque salle, mais au contraire de conserver un fil conducteur, une certaine cohérence dans l’ensemble des espaces du bâtiment.

Bien qu’intellectuellement les enfants ne comprennent pas tout, leur instinct et ressenti sont très développés. La narration a pour but de créer une harmonie entre les espaces. Par exemple, pour son projet de crèche “Into the Wild”, Nathalie Dziobek-Bepler et son cabinet ont créé un cheminement de la ville (par laquelle on entre dans la crèche) à la jungle (au cœur de la crèche). Plus on s’enfonce dans la crèche, dans les espaces pour enfants, plus on voyage dans un cadre organique et sauvage.

L’importance du choix des couleurs et des matériaux dans les architectures qui accueillent des enfants

Le choix des couleurs et des matériaux d’un environnement thérapeutique ne doit pas se faire au hasard. En effet, comme la lumière, les couleurs et les matériaux influencent le processus de guérison et la sensation de bien-être. C’est ce qu’on appelle la psychologie des couleurs. Par exemple, le rouge et l’orange sont stimulants, alors que les tons bleus et verts sont plus apaisants. Il importe donc d’utiliser les couleurs à bon escient.

Ainsi, les zones où les enfants passent beaucoup de temps doivent revêtir des couleurs plutôt discrètes. Au contraire, les salles de bains où les enfants ne restent que peu de temps peuvent être de couleurs plus vives.

L’important est que les enfants se sentent bien. Il est donc possible de composer des univers gais et enfantins. C’est d’ailleurs ce que propose l’association Paint A Smile, basée à Genève, qui optimise “les séjours en milieux médicalisés grâce à ses fresques et installations en couleur”. Ces fresques murales, colorées, laissent place à l’imagination et à la créativité et ont une vocation thérapeutique. En créant un univers poétique, les enfants sont distraits et se focalisent moins sur leurs angoisses et leurs douleurs.

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Afin de créer un environnement gai, loin des codes des centres hospitaliers, l’Hôpital des Enfants propose des aménagements confortables et colorés.

L’univers des enfants hospitalisés doit être gai pour dédramatiser la situation et les rassurer.

Quand les matériaux répondent aux contraintes hospitalières tout en offrant une grande liberté…

Certains matériaux et produits de construction sont particulièrement adaptés au milieu hospitalier. C’est le cas notamment des produits Acrovyn : protections murales, mains courantes, profils, protections de portes…

Si les questions d’hygiène et de sécurité prédominent à l’hôpital, il est primordial que les lieux de soins deviennent des espaces chaleureux et accueillants. À ce titre, il est possible de se tourner vers des matériaux malléables et customisables afin de laisser place à la créativité.

En milieu hospitalier comme en milieu scolaire (voir notre article qui sera prochainement publié sur notre blog), les enfants, premiers concernés, peuvent par exemple être force de proposition pour créer un environnement qui leur est adapté et idéal. En effet, pour que les enfants se sentent bien dans un espace, il faut qu’ils puissent se l’approprier. Des projets de fresque développés par les enfants peuvent, par exemple, être reproduits sur les panneaux muraux Acrovyn By Design.

Avec ou sans le concours des enfants dans la création du design de ces fresques murales à vocation thérapeutique, il est toujours bénéfique et stimulant d’égayer les murs et les couloirs. Par exemple, à l’hôpital Pelhrimov en République Tchèque, les panneaux muraux Acrovyn by Design revêtent des motifs de terre, de ciel, d’oiseaux et d’animaux de toutes sortes qui apportent toujours une touche gaie et rafraîchissante.

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À la Royal Albert Edward Infirmary de Wigan (Royaume-Uni), Construction Specialties démontre aussi le potentiel des produits Acrovyn By Design lors d’une rénovation. Le cahier des charges exigeait de concevoir et d’installer un revêtement mural personnalisé, vif et coloré, ce qui a été réalisé avec brio. Avec ses motifs d’oiseaux colorés et de nuages aux formes diverses, la protection murale Acrovyn by Design apporte joie et distraction aux enfants en attente de traitement, ce qui a un impact sur leur guérison, leur gestion du stress et de la douleur.

À New York (Etats-Unis), à l’hôpital pour enfants Golisano de Rochester de 2015, la mission de CS Specialties était de créer un environnement agréable et propice à la guérison des enfants dans les parties communes. C’est, tout naturellement, qu’a été proposé un décor aux thèmes naturels imprimés sur des protections murales Acrovyn By Design afin d’allier créativité, confort, hygiène et sécurité. Personnalisables, ces panneaux ont laissé carte blanche à la créativité des designers et des architectes. Ces protections murales proposent un ensemble harmonieux aux couleurs douces. Elles représentent des fleurs, des prairies, des animaux, des lacs pour laisser entrer la nature dans l’établissement. Enfin, pour des raisons d’hygiène et de sécurité, le tout a été complété avec des protections d’angle et des mains courantes Acrovyn.

Au Riley Hospital for Children dans l’Indiana (Etats-Unis), les panneaux Acrovyn By Design insufflent de la vie et de l’espoir dans une optique d’architecture thérapeutique. Le service pédiatrique, qui date de 2011, voit les murs de son couloir recouverts de motifs végétaux et naturels grâce à la collaboration de l’artiste Walter Knabe, de l’architecte Barbara Eden et de Construction Specialties. La qualité visuelle en HD des fresques murales Acrovyn By Design y est juste incroyable. Faciles à installer, ces protections murales réunissent toutes les exigences de l’établissement de soin : personnalisation, qualité d’impression en haute définition, durabilité, hygiène et résistance.

Autre bel exemple de la richesse de palette de couleurs des panneaux muraux Acrovyn by Design, les rénovations opérées par CS France dans deux hôpitaux pédiatriques à Athènes (Grèce), Hôpital pour enfants Agia et Hôpital pour enfants P & A Kyriakou, entre 2012 et 2020. CS France y propose un univers enfantin, gai et coloré.

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Dilemme d’architecte d’intérieur : créer du beau et/ou de l’utile ?

Ces illustrations pour enfants, tirées de l’hôpital P& A. Kyriakou en Grèce, peuvent parfois paraître trop colorées ou criardes à cause de l’association des couleurs qui jurent entre elles, mais force est de constater qu’elles remplissent leur objectif premier : rassurer l’enfant.

Or, dans un hôpital pour enfants, c’est bien sur eux, les enfants, qu’il faut axer l’approche. Trop souvent, certains architectes tendent à oublier cette évidence, fascinés qu’ils sont par les matériaux nobles et chatoyants (le bois, le chêne, la pierre…), ce qui donne parfois lieu – on l’a vu dans de nombreuses réalisations d’Etablissement Médicaux-Sociaux – à des univers lissés, léchés et “designés” dignes de magazine d’architecture, mais qui délaissent les besoins de l’utilisateur final.

Chaque cas particulier exigera une réflexion propre : l’idéal étant sûrement de parvenir à combiner à la fois le beau à l’utile.

Autres exemples d’hôpitaux pour enfants s’inscrivant dans une logique d’architecture thérapeutique

Hôpital de santé mentale Heilige Familie, Courtrai, Belgique

Le nouvel hôpital de santé mentale pour enfants et jeunes adultes de Courtrai a ouvert fin septembre 2022. Il se situe à proximité du centre-ville et du parc historique Groeningepark.

L’équipe de conception VK développe, ici, un concept de maisons à patio avec des jardins intermédiaires autour d’une rue centrale pour les soins destinée au personnel soignant et d’une rue de jeux, conçue à l’identique, pour les jeunes patients. Chaque groupe de vie possède le même aménagement avec :

• un espace de vie,
• des chambres,
• une salle de bains,
• des fonctions de soutien,
• et un jardin patio adapté au groupe d’âge accueilli. 

La nature et le jeu tiennent donc une place particulière. Par exemple, les jardins destinés aux plus jeunes patients s’équipent de bacs à sable, de marelles, de balançoires, alors que ceux destinés aux adolescents possèdent des équipements de fitness, des terrains de sport… Dans cet établissement, les patients peuvent bénéficier de l’effet positif de la nature sur leur santé physique et mentale.

La lumière naturelle, les couleurs chaudes et les matériaux naturels contribuent à renforcer le côté réconfortant des espaces.

Conçu comme un lieu de vie, de socialisation et de connexions, cet hôpital se développe autour de la rue des jeux, autour de laquelle gravitent les différentes fonctions hospitalières. Si le jeu est le fil conducteur de ce concept architectural, l’art n’y est pas en reste non plus grâce à 4 œuvres monumentales : des sculptures géométriques et colorées de l’artiste Henke Delabie. Ces dernières sont conçues comme des lieux de rencontre, car elles permettent de s’y appuyer, s’y asseoir ou s’y allonger. Des références à l’ancienne école démolie apparaissent çà et là dans l’hôpital avec l’incorporation d’art en verre de Maurits Nevens dans les murs vitrés du premier étage et de la pierre de fondation originale de l’école dans sa façade.

Afin de garantir l’approche customer-centric, tous les éléments et espaces ont été testés avec les utilisateurs durant des consultations hebdomadaires et des visites d’étude.

Hôpital de jour pour enfants autistes, Chevilly-Larue, France

L’hôpital de jour pour enfants autistes de Chevilly-Larue est l’œuvre du cabinet d’architectes Tolila + Gilliland.

Cet établissement de soins propose un environnement dans lequel on se sent bien. Il s’appuie sur les recherches réalisées en psychologie environnementale et en neuroscience. 

Conçu tel un hameau de maisonnettes accolées, l’espace peut accueillir une vingtaine d’enfants au milieu d’un bel écrin de verdure.

Ici, la collaboration avec les usagers s’est faite dès les prémisses du projet architectural grâce à une maquette en carton proposée aux pensionnaires et aux soignants pour qu’ils puissent se projeter. Les aménagements prennent parfaitement en compte les spécificités des enfants autistes avec des portes à charnière sécurisée et des espaces insonorisés.

Cette architecture thérapeutique répond aux besoins des patients en s’axant autour de deux points majeurs : la lumière et les couleurs.

La lumière contribue à modeler et à différencier les espaces.

Le camaïeu de vert, au sol, facilite l’orientation des pensionnaires pour qu’ils se repèrent facilement.

Enfin, le choix des matériaux n’est pas anodin. Omniprésents, le bois renforce la chaleur du lieu et le caoutchouc naturel au sol évite les chocs.

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Perfectionner la spécialité pédiatrique

L’Hôpital des Enfants repense de façon innovante les établissements de soins et la pédiatrie. Il intègre les progrès les plus récents faits en matière de médecine pédiatrique.

Dynamiser la recherche et la transmission du savoir

L’Hôpital des Enfants souhaite ainsi dynamiser la recherche en santé pédiatrique et maternelle, ce pourquoi le Pôle femme-mère-enfant a, par exemple, été créé.

De plus, afin de dispenser un enseignement adapté aux étudiants et de favoriser le bon fonctionnement des unités, le bâtiment prévoit :

• un auditoire,
• un foyer aménagé
• et 4 salles de colloques et de réunions .

Équipé de matériel audiovisuel à la pointe de la technologie, l’ensemble de cet espace est accessible à tous (personnes en situation de handicap, malvoyantes et malentendantes). À lui seul, l’auditoire peut accueillir jusqu’à 160 participants. 

Si, dans chaque service, se trouvent des petits espaces de réunion pour les colloques d’unité, les transmissions et le réseautage, ces 4 salles de colloques supplémentaires seront accessibles aux employés de l’hôpital. Elles seront également utiles pour l’organisation de séminaires et d’activités éducatives.

Cette volonté d’intégrer les activités de recherches et de formation au sein de l’hôpital se retrouvera aussi dans le futur hôpital des enfants de Genève qui souhaite faciliter le travail des professionnels de santé et attirer des étudiants en médecine en spécialité pédiatrique.

Élargir les champs de compétences

Depuis quelques années, la médecine pédiatrique s’élargit de plus en plus à de nouvelles compétences.

Elle aborde désormais de nouvelles pistes thérapeutiques, notamment en matière d’oncologie pédiatrique, de prise en charge de maladies rares, de médecine fœtale, d’épidémiologie et d’épigénétique.

Le Professeur Umberto Simeoni agit au service du développement de la prévention et de la promotion de la santé précoce de l’enfant auprès des parents. Enseignant la pédiatrie à la Faculté de biologie et de médecine à l’Université de Lausanne, il est également le chef du service de pédiatrie et de l’unité de recherches sur les origines du développement de la santé et des maladies (DOHaD) au CHUV de Lausanne. 

En toute logique, un enfant en bonne santé part avec de meilleures prédispositions pour devenir un adulte en bonne santé. Ce que nous dit le Pr Simenoni, en se basant sur les avancées en matière d’épidémiologie et d’épigénétique, c’est que l’environnement précoce, soit les 1000 premiers jours de vie, (à savoir 9 mois de grossesse + 2 ans), dépend notamment du mode de vie des parents, mais aussi d’autres empreintes épigénétiques durables acquises par les deux parents avant même la conception de l’enfant. Agir sur ces différents facteurs peut donc influencer positivement la santé de l’enfant, du plus jeune âge à l’âge adulte.

Conclusion

En conclusion, l’adaptation de l’accueil hospitalier à tous les âges de l’enfance, comme illustré par le cas pratique de l’Hôpital des Enfants de Lausanne, revêt une importance capitale.

Collaborer avec les enfants et les adolescents permet de créer des environnements hospitaliers accueillants, stimulants et adaptés à leurs besoins. Ainsi, en se basant sur les principes de l’architecture thérapeutique et en sondant les futurs usagers, ce centre hospitalier pédiatrique propose un exemple inspirant de cette approche, où l’architecture et le design sont utilisés de manière réfléchie pour soutenir le développement et le bien-être des enfants. 

Par l’adoption de cette vision holistique de l’accueil hospitalier, l’Hôpital des Enfants de Lausanne pose les bases d’une société qui valorise et protège le droit des enfants à un environnement favorable à leur croissance et à leur épanouissement.

En effet, l’architecture et l’aménagement de l’espace jouent un rôle crucial dans la guérison, mais aussi dans le développement de l’autonomie, de la conscience de soi, de la communication et des compétences sociales. 

Malgré leur hospitalisation, les enfants restent des êtres en pleine croissance. Les différentes étapes de leur développement sont à prendre en considération. Ils doivent être stimulés tant sur le plan moteur qu’intellectuel. D’après de nombreuses études, il existe un lien étroit entre le développement de l’appareil locomoteur et celui du cerveau. Même à l’hôpital, les enfants et les adolescents doivent pouvoir bouger, courir, sauter et se dépenser.

La multifonctionnalité semble également être l’une des clés de la conception de ces espaces destinés à l’accueil des enfants. Ces espaces doivent encourager les enfants à créer leur propre univers grâce à des détails architecturaux quotidiens et les inviter à la découverte. Ils doivent favoriser l’imagination, la communication, la sociabilisation et les échanges.